

Des tonnes et des tonnes de gravats

La compagnie Navta Théâtre, après sa première création « Rose My Dear » part sur un nouveau terrain d'exploration du réel, celui d’une fratrie en destruction au milieu d’un immeuble en démolition.
Des tonnes et des tonnes de gravats, résulte d'une enquête de territoire, d'une récolte de témoignages au cœur d'un quartier en démolition. Le processus d'écriture de plateau, d'improvisation et de transcription de ces improvisations, nous livre un texte où les témoignages se mélangent à la fiction.
Des tonnes et des tonnes de gravats, c'est l'histoire d'une fratrie qui voit son immeuble exploser. Ce sont aussi des souvenirs.
La violence des rêves déchus, le déterminisme social, l'exclusion, qu'est-ce que grandir entre des murs de papier et partager ses moments de répit avec les cris du voisin? Qu'est-ce que cela produit à l'intérieur de nous lorsque l'on se bat pour partir ?
Ce texte à travers quatre personnages, met en lumière au sein d'une famille différents systèmes de domination dont nous supportons toutes et tous la charge.
« Karine elle en a ras-le-bol de vos coups foireux, ça serait possible d'arrêter de penser à vous au moins une seconde ? Dès le réveil, je me demande ce qui va encore me tomber sur la tête. Pourquoi je supporte tout ça, je suis vraiment obligée de supporter tout ça ? Je le vois, je le sens, que je suis une idiote pour vous, une moins que rien, qui ne demande rien, n’a besoin de rien, se satisfait de tout, Karine la bonne poire, la bonne Karine, qui ne dira rien, car elle a trop d’amour, je n’ai plus d’amour, vous avez tout pillé, vous vous êtes bien servi, et il ne me reste plus rien, même tremper un gâteau dans mon petit café le matin, ça me fait plus envie, je sais même plus en profiter, vous l’avez détruit, le simple plaisir du rien. Il vous faut tout, tout de suite, tout le temps, vous vous servez comme au buffet de la gare, comme si c’était gratuit et que quelqu’un allait en remettre. Et moi dans tout ça, j'ai pas le droit à un peu de considération, un peu d’attention, un peu de reconnaissance, non ? Merde. »
Texte et mise en scène Marie-Anne Denis
Avec Léa Miguel, Jean-Baptiste Tur, Mangane Ousseynou, Céline Porteneuve
Création Lumières : Pierre Court
Création Sonore : Vincent Thiriat
Création Costumes : Carole Vigné
Collaboration Chorégraphique : Sandrine Sauron